Eros et Renaissance: Ronsard, Les Folastries, 1553.

« Je te salue, ô merveillette fente

Qui vivement entre ces flancs reluis ;

Je te salue, ô bienheureux pertuis,

Qui rend ma vie heureusement contente !

Ô petit trou, trou mignard, trou velu,

D’un poil folet mollement crespelu,

Qui à ton gré domptes les plus rebelles :

Tous vers galans devraient pour t’honorer,

A beaux genoux te venir adorer,

Tenant au poing leurs flambantes chandelles ! »

Si Ronsard, dès 1553 dans « Les Folastries » célébrait Eros et mignardisait fort joliment et même un tantinet guilleret et explicite pour évoquer le sexe féminin, il est intéressant de voir comment la peinture de la même époque (ici « Vénus, le musicien et Cupidon » du Titien en 1548) représentait ce même sexe.

Pas de « poil folet mollement crespelu »…

Il faudrait attendre encore trois siècles et « La Maja Desnuda » de Goya pour en entrapercevoir seulement l’ombre, du moins chez les peintres officiellement reconnus…

Thèmes : Eros, érotisme, littérature, poésie, peinture, histoire de l’art, représentation du corps, Renaissance, Ronsard, Les Folastries, Titien, XIXème, Goya.